Lausanne – Le #prixalpiq a été remis pour la cinquième année en marge d’un colloque organisé conjointement avec l’Université de Lausanne sur la multifonctionnalité des barrages. Le lauréat est le projet innovant de «Bassin-versant éponge de Corbyre» de la commune de Lens. Le coup de cœur est quant à lui attribué à un projet de la commune de Leytron qui intègre la récupération de l’eau dans la construction de sa nouvelle structure scolaire.
La cinquième édition du #prixalpiq a livré ses résultats. Alpiq, en partenariat avec l’Association des communes concédantes du Valais (ACC), a annoncé hier soir les gagnants de ce concours qui récompense des projets durables de gestion de l’eau. Amédée Murisier, directeur Suisse d’Alpiq, Michaël Plaschy responsable de la production hydraulique chez Alpiq, et David Melly, président de l’ACC, ont remis personnellement les prix d’une valeur totale de 50 000 CHF aux lauréats. «L’eau est une ressource qui nécessite une attention particulière pour les communes comme pour nous», assure Amédée Murisier. «Le #prixalpiq, plaçant la vision durable de l’eau comme élément décisif, est un encouragement et un soutien indéniable aux projets des communes.» Les entités publiques sont ainsi soutenues dans leurs démarches vers une transition nécessaire. «Le changement climatique impose aux communes de prendre des mesures pour assurer la gestion de l’eau d’un point de vue global», reconnaît David Melly. «Le #prixalpiq les encourage à mettre en place des solutions innovantes et vers un avenir plus durable.»
Amédée Murisier, Head of Switzerland
La pluie permettra d’alimenter l’école et ses surfaces vertes en eau
A Leytron, on ne connaît que trop bien l’importance de la gestion de l’eau, la commune étant régulièrement soumise à des restrictions. Lors de la construction en cours du nouveau complexe scolaire - comptant une école, une UAPE (Unité d’accueil pour écoliers) et une crèche -, les autorités communales souhaitent montrer l’exemple en intégrant un système de récupération de l’eau de pluie. Cette réserve permettra d’alimenter non seulement les sanitaires du bâtiment, mais également l’arrosage des espaces verts. Cette installation devrait permettre d’économiser l’eau potable même en période de sécheresse. La mise en place de ce système dans l’école permettra de sensibiliser les élèves aux différents aspects de la gestion de l’eau comme ressource naturelle à préserver. Cet aspect didactique couplé à une mesure concrète d’économie de l’eau – qui reste malgré tout peu courante pour un bâtiment public – a convaincu le jury d’attribuer le Coup de Cœur du #prixalpiq à ce projet.
Le principe de l’éponge d’une zone de captage afin d’assurer la durabilité de l’eau potable
Le secteur du projet se situe sur une importante zone de captage des eaux à Corbyre qui alimente la commune de Lens. Or, avec le changement climatique et un ensoleillement important, les risques de sécheresse sont conséquents, tout comme ceux liés au ruissellement lors d’événements extrêmes. Dans une réflexion d’ensemble, la commune souhaite appliquer le concept de « bassin-versant éponge », qui vise à restaurer les cycles hydrologiques naturels sur l’ensemble du secteur des captages. Ce concept offre de nombreux avantages : réduction de l’aléa de ruissellement, résilience accrue face aux sécheresses, limitation de l’érosion des sols, allégement de la charge des stations de traitement de l’eau potable, soutien à la biodiversité, etc. Les mesures prévues consistent en des aménagements paysagers et de génie rural léger, limitant ainsi l’impact sur l’environnement. Cette combinaison originale a séduit le jury autant pour sa vision globale de la durabilité de l’eau et pour l’aspect « low-tech » des interventions envisagées, permettant une reproduction facile sur d’autres sites.
Un prix synonyme d’un engagement durable
Huit projets, proposant une grande diversité de solutions quant à la gestion durable de l’eau, ont été soumis lors de cette édition. Composé de personnalités et de spécialistes de l’eau du canton du Valais, le jury a relevé la qualité des projets présentés. Tous répondaient parfaitement aux critères imposés que sont la durabilité, l’utilité et la faisabilité du projet pour les communes, sa reproductibilité et son innovation. Alpiq et l’ACC se réjouissent d’accompagner ces deux projets et espèrent qu’ils feront des émules dans d’autres communes. Le #prixalpiq soutient les communes valaisannes dans leur engagement pour une gestion efficiente de l’eau et constitue une reconnaissance qui facilite la réalisation d’un projet à l’image du système d’irrigation de Salquenen ou la gestion des ressources souterraines à Martigny.
La cérémonie de remise du #prixalpiq a conclu un colloque sur la multifonctionnalité des barrages. Andréa Savoy, doctorante à l’Université de Lausanne, a présenté les résultats de sa recherche. Depuis 2020, elle a étudié l’émergence et l’évolution de ce concept, ainsi que la manière dont différents acteurs perçoivent la multifonctionnalité de l’eau et des infrastructures hydroélectriques. Elle a également exploré les règles institutionnelles, la configuration des acteurs impliqués et l’effet de la gouvernance sur la durabilité de la gestion hydroélectrique. Deux tables rondes, réunissant des acteurs de la branche, des milieux politiques et académiques, ont offert aux participants de ce colloque une vision complète de cette thématique.